Asma LAMRABET

Spiritualité et engagement : entre ego et humilité

J’ai des fois l’impression que la quête du sens si vive et si sincère au départ devient avec le temps une obsession vers une perfection qui n’est plus celle du soi et de l’intériorité mais bien celle de l’image et d’un certain désir de prestige.

J’ai pensé à ces anciens érudits si proches de Dieu et qui au moment de leur gloire ont décidé de s’éclipser pour revenir vers soi, vers l’intimité de Dieu et le ressourcement suprême… Je les comprend…et les admire pour le courage d’avoir su abandonner la gloire éphémère pour celle éternelle…

Le travail sur soi, la vigilance  de l’ego doivent être continus et indéfectibles si l’on veut éviter de s’égarer dans les méandres de l’autosatisfaction égoïste…

Apprendre à vivre en maitrisant ce coté humain de notre ego est le plus difficile pour un être humain qui a pris conscience de l’infinitude de Dieu en lui…

Mais en même temps être avec  Dieu c’est être avec les autres  et l’engagement spirituel vers un monde plus juste ne peut se faire dans la retraite, l’éloignement des autres ou le refus de se fondre dans la réalité du monde.

Alors comment allier les deux voies afin de ne pas  sombrer ni dans l’excès d’un ascétisme frileux ni  dans celui  d’une notoriété sans âme ? Quel serait ce dosage subtil qui ferait que l’on puisse rester dans l’humilité de la foi et l’utilité de l’engagement ?

Quel serait le remède à ces penchants humains de la reconnaissance, de la gratitude des autres et de la quête de l’honneur qui nous font parfois oublier l’essentiel, à savoir à quoi  nous sommes sensés être engagés ?

Quel serait le remède idéal qui nous permettrait tout  en continuant la route de l’effort, de l’engagement et  de la bonne action, à rester insensibles à l’appât  éphémère des feux d’une notoriété très valorisante ?

Eternel dilemme!